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Les équipements du réseau d'eau chaude sanitaire

1/ Etat des lieux sur le choix pertinent des équipements

Les circuits d'eaux dans les établissements sont bien souvent conçus suivant plusieurs critères : En premier leur qualité à répondre à une règlementation, très souvent nationale, nous y reviendrons puis leur caractéristique technique du point de vue de leur fabrication et de leur usage, puis enfin de leur coût tant sur le plan du prix de vente de l'équipement que de leur coût en termes de temps de pose.

On remarquera que très peu d'équipements sont retenus dans une conception sur le seul critère de leur impact, prouvé dans un très long terme, sur la santé des personnes. Cette donnée reste quasi-acquise et de la responsabilité du fabricant.

Il est à noter aussi que le choix n'est presque jamais fait en fonction de l'impact sur l'environnement une fois l'équipement retiré, sa recyclabilité, ou bien sur le critère de l'impact carbone que l'équipement a demandé pour le fabriquer.

Ces points sont très souvent négligés, alors qu'ils seraient déterminants dans une démarche éco-responsable ; à la différence de la notion de coût qui est toujours prépondérante dans le choix d'un équipement. Il est important de se poser les bonnes questions au moment de ce choix en priorisant les éléments constitutifs pour sa fabrication ; le matériau choisi est primordial et principalement son innocuité prouvée sur la santé et l'environnement proche ou lointain, critères déterminants pour notre bien-être.

Pourtant les notions de coûts, les notions d'hydrauliques déterminent trop souvent le choix d'un équipement, comme sa résistance aux chocs, à la pression, à la température...Bien souvent, les essais impactants ne sont réalisés que sur le court terme et directement réalisés dans le cadre d'une utilisation « normale », sans considérer que l'équipement, durant son cycle de vie normal, sera soumis à des transformations, des modifications pour sa maintenance, des traitements internes ou externes pour sa remise en état. Ces aspects sont presque totalement occultés par les fabricants qui ne connaissent pas suffisamment le cadre de vie et l'environnement de l'équipement, voire, qui ne peuvent anticiper les techniques et pratiques qui vont être appliquées dans le temps à leurs équipements.

Une question ; quel est le véritable impact sur la santé et sur le long terme d'une eau qui aurait été en contact prolongé avec un matériau très répandu comme le PEHD ou le cuivre ? Propension à améliorer l'accrochage du bio-film, donc des bactéries pour l'un, relargage d'éléments potentiellement indésirables pour l'autre ? À ce jour, aucun professionnel dans le domaine ne peut s'engager sur ce point, le recul manque, les tests ne suffisent pas, car souvent pas assez récents compte-tenu de l'évolution des techniques d'analyses. Nous ne connaissons pas suffisamment bien les effets de l'eau sur les matériaux, pourtant, cette même eau est consommée tous les jours et durant toute une vie.

2/ La réglementation

La réglementation portera sur l'autorisation d'une mise sur le marché national d'équipements fabriqués suivant des connaissances techniques de fabricants, suivant des agréments sanitaires et certifications conçus dans un certain cadre, mais toujours nationales.

À ce sujet, nous voyons toutes sortes d'autorisations qui seraient accordées dans un pays et non dans un autre, et dans la plupart des cas faisant partis tous deux de l'UE. Par exemple sur l'usage du laiton ; alliage de cuivre et de zinc dont l'utilisation est restreinte en Allemagne, très utilisé en France en plomberie. Les traitements de surface sont controversés, comme certains traitements de surface de pièces étamées, composé de l'étain en contact avec l'eau qui est autorisé en Allemagne et très répandu, alors que ce n'est pas le cas en France ; pourtant l'étamage en France est une technique utilisée dans le traitement de surface d'ustensiles de cuisine en France qui sont bien en contact avec des denrées alimentaires...

Les réglementations européennes ne sont pas cohérentes entre elles, elles émettent des avis et permettent l'organisation des marchés, elles ne peuvent se coordonner d'un point de vue communautaire. Un fait le prouve puisque les travaux entamés pour l'obtention du CE EAS sur la qualité sanitaire des équipements en contact avec l'eau potable, en supposant que les normes réussissent à s'harmoniser, n'ont toujours pas aboutis depuis plus de 10 ans, depuis que le projet a été initié.

Pour information, voici les textes principaux parus au JO : R13 21 1 et suivants

Qualité des eaux destinées à la consommation humaine, Code de la santé publique : article L. 19 à L. 36
et le guide DHOS de 2005
Arrêté du 29 mai 1997 (JO 1er juin, p. 8675, NOR : TASP9722602A) relatif aux matériaux et objets utilisés dans les installations fixes de production, de traitement et de distribution d'eau destinée à la consommation humaine.

Voir la rubrique du site « Réglementation et Normes »

3/ Les caractéristiques techniques et critères à retenir dans le choix d'un équipement

Concernant les caractéristiques techniques des équipements choisis pour un réseau d'eau, les données de base prendront en compte des éléments souvent propres aux fonctions, propriétés physiques des matériaux utilisés et moins leurs caractéristiques à réguler et à transporter de l'eau sans dommages pour le long terme.

Ces éléments techniques sont principalement :

  • Les fonctions principales de l'équipement,
  • La capacité,
  • La puissance,
  • Le rendement,
  • La qualité du matériau utilisé, la régularité dans sa fabrication et dans le temps.

 

Alors qu'ils devraient principalement porter sur :

  • La compatibilité avec l'eau potable ; les ACS répondent en France sur ce point, mais ne prennent en compte que les matériaux organiques comme les plastiques et les élastomères, mais ne prennent pas en compte les métaux et alliages ; pourquoi ? L'article 7 du Code de la santé publique - Eaux destinées à la consommation humaine, décrit que « les matériaux utilisés dans les systèmes de production ou de distribution et qui sont au contact de l'eau destinée à la consommation humaine ne doivent pas être susceptibles d'altérer la qualité de l'eau. » Mais, comment arrivons-nous à le prouver ?
  • La résistance à la température.
  • La résistance aux chocs chimiques.
  • La recyclabilité de l'équipement mono-matière ou multi-matériaux ; la réglementation émise ROHS et DEEE ne concerne que les équipements électriques ou composants électroniques.Ils ne prennent pas en compte les plastiques composés en multi-matériaux très difficile à recycler, ni les métaux protégés par des traitements de surface, non séparables.
  • La traçabilité de l'équipement.
  • Le vieillissement de l'équipement et sa dégradation dans le long terme, les risques de relargage dans l'eau, dans l'environnement proche.
  • Les cycles d'utilisation de l'équipement vont avoir un impact sur son vieillissement.
  • Les contre-indications et incompatibilités avec d'autres éléments du réseau.
  • La durée d'utilisation maximale de l'équipement, son nettoyage, son entretien, le changement régulier de ses consommables.
  • Le dimensionnement de l'équipement, par rapport à son utilisation dans le réseau ; le volume d'eau en circulation dans l'équipement, son débit maximum admissible, son débit maximum d'efficacité.
  • Le taux de rugosité de l'équipement en contact avec l'eau aura son importance sur les risques de stagnation de l'eau dans l'équipement.
  • La pression normale d'utilisation statique et dynamique, pression maximum d'utilisation.
  • La température normale de l'eau en utilisation, température maximum de l'eau en utilisation.
  • La température normale de stockage et d'utilisation extérieure de l'équipement.
  • La protection de l'équipement depuis le début de son cycle de production jusqu'à l'utilisation en passant par le stockage et le transport de l'équipement ; protection portant contre les variations de température, l'introduction d'objets dans l'équipement, les huiles, les solvants, les poussières et produits servant à la fabrication ou extérieurs de toutes sortes.
  • La qualité de l'eau, supposée invariable en continu, permettant une utilisation normale de l'équipement en terme de : Turbidité, MES, dureté minimale et maximale, pH minimal et maximal, concentration de chlore minimal
  • La perte de charge, un équipement présentant une forte perte de charge influera sur le débit, donc sur la vitesse de l'eau, ce qui pourrait favoriser un risque sur la dégradation de la qualité de l'eau de l'ensemble du réseau.
  • Les tests bactériostatiques et de non prolifération d'organismes au contact du matériau de l'équipement qui est destiné à être mis en contact avec l'eau et utilisé dans l'équipement.

4/ Définition des équipements principalement installés sur les réseaux d'eau

On distingue plusieurs types d'équipements :

  • Équipements de régulation et de transport de l'eau, principalement destinés à la maîtrise hydraulique du réseau : Tubes, raccords, flexibles, calorifuge, cuves de stockage, surpresseur, vannes, robinet bâtiment, clapets, dis-connecteurs, filtres à tamis, purgeur, manomètres, réducteurs de pression, filtres à tamis, compteurs volumétrique et débitmètre, circulateurs, soupapes, groupe de sécurité, robinets d'équilibrage, robinets mitigeurs thermostatiques.
  • Distribution de l'eau et points de puisage : Robinets sanitaires, douches, flexibles,
  • Composants et consommables de mise en œuvre : Joints plats et toriques, produits d'étanchéité, soudures et brasures,
  • Équipement de traitement et de prévention des risques liés à la qualité de l'eau (physiques et chimiques) : Filtres, micro-filtres terminaux, adoucisseurs, anti-tartres physiques, stérilisateurs UVc, pompes doseuses et les produits de conditionnement, analyseurs en ligne, osmoseurs pour eau ultra-pure.
  • Équipement de production thermique : Chaudières sans et avec accumulation, ballons électriques, pompes à chaleur, solaire..., échangeurs avec production thermique instantanées.

Ces équipements seront immobilisés faisant tout ou une partie du réseau d'eau, avec ou sans maintenance, prévoyant ou non un traitement. Ou bien considérés comme consommables ou jetables impliquant donc une maintenance.